Fabriquer de jolis personnages articulés pour l’animation en stopmotion est une étape déterminante pour la réussite technique et esthétique de tout projet de film.
Si le personnage n’est pas trop agréable à regarder, toute la compétence et la dextérité de l’animateur ne pourra apporter le charme nécessaire pour enchanter les yeux des spectateurs.
Mais l’inverse est également vrai !
Un superbe personnage, magnifiquement réalisé et construit avec une armature de grande qualité mais dont l’animation est mal faite, avec des à-coups, des tremblements etc., sera difficilement supportable à regarder.
Dans le processus de la réalisation de tout bon film d’animation en stop-motion, fabriquer un personnage articulé ou d’ailleurs toute figurine articulée (puppet pour les anglais) pour une animation en stopmotion, est toujours préparée avec énormément de soin.
Pour illustrer tout cela, je vous propose de montrer comment j’ai imaginé et conçu mes personnages pour ma mini-série d’animation en stopmotion The Cavemen.
Je vous montrerai et j’expliquerai chaque étape, à partir de mes toutes premières questions sur la finalité du projet jusqu’aux anticipations d’attaches et de mouvements en passant par le choix des matériaux à utiliser et pourquoi.
Table des matières :
1- Le genre de personnage
2- Les aspects techniques
3- La création graphique
4- Le dessin technique du corps
5- Le modelage du modèle
6- La fabrication du gabarit du moule
7- La préparation du lit d’argile
8- Le coulage du premier demi-moule
9- Le démoulage du premier demi-moule
10- Le démoulage du modèle
11- La fabrication de l’armature
12- La coulée du silicone
13- Le démoulage du personnage en silicone
14- La confection des vêtements
Première étape : définir le genre de personnage à mettre en scène.
Mon envie était d’animer des personnages plutôt du genre cartoon car je voulais créer une mini-série humoristique. Donc des personnages assez caricaturaux seraient parfait pour ce genre de film.
Pour ce projet, l’envie était l’élément clé.
Je me souciais constamment de vérifier qu’est-ce qui me faisait le plus envie ?
J’avais envie d’animer des petits bonshommes amusants, attirants, mignons.
Je voulais aussi me simplifier autant que possible la vie car j’allais devoir tout réaliser seul et je m’étais donné 1 an pour tout boucler.
Ces 4 personnages devaient donc être relativement simples à fabriquer et agréables à animer.
Deuxième étape : déterminer les aspects techniques à donner à mes puppets.
Comme je voulais que mes personnages ne s’expriment qu’avec des grognements, leurs bouches n’avaient pas besoin de synchronisation labiale. Une simple articulation d’ouverture et de fermeture suffirait.
Le côté caricatural, cartoon de mes personnages se prêtait parfaitement à un système de mâchoire aussi grossier.
Ce détail technique a une grande importance sur la quantité de travail lors de l’animation car la synchronisation labiale requiert une attention supplémentaire, et donc du temps et du labeur en plus. Sans parler de la fabrication des différentes bouches, quel que soit la technique utilisée.
En fait, au plus le personnage est complexe, au plus il nécessitera temps et de moyens. Et probablement aussi d’expérience.
Il est évident que si on veut un personnage dont tous les éléments du visage sont animables : les yeux, les paupières, les sourcils, la bouche et les cheveux), on s’engage sur un processus long et ardu.
Pour les yeux, aucun doute, il fallait pouvoir les animer. Facilement de préférence. Après de longues et diverses réflexions, j’ai fini par opter pour des billes en Delrin sur lesquelles j’ai collé des iris. La taille des billes a été définie à l’étape du dessin. Le maintien des globes dans leurs orbites serait assuré grâce à une cire adhérente souvent utilisée par les animateurs, le Stycky Wax.
Les sourcils devaient aussi être animables. J’avais pensé à plusieurs solutions mais ce sont les tests à l’étape de la construction qui ont apportés la solution.
Pour les mains, 4 doigts. Pour rester dans le style cartoon.
L’armature n’a pas vraiment été une question. J’avais d’ores et déjà choisi d’utiliser du fil d’aluminium qui est infiniment moins cher et moins complexe qu’une armature à rotule.
De plus les armatures en fil d’aluminium, même si elles peuvent casser plus facilement, permettent une plus grande amplitude de mouvements et une espèce d’élasticité globale plus importante.
Le prix d’une armature à rotule, même bas de gamme peut aussi être un frein et il faut savoir que ce type d’armature nécessite d’être resserrée de temps en temps et qu’elle peut casser également. Je l’ai constaté moi-même sur deux armatures (dont une de moyenne gamme) que je venais pourtant à peine de recevoir.
Troisième étape : création graphique du personnage (Character design).
Je ne suis pas forcément un grand dessinateur et encore moins un grand créateur de nouveaux personnages. A chacun son métier. On ne peut pas tout faire mais on peut s’inspirer des autres.
J’ai donc exploré les tréfonds de Google Image avec les mots clé qui correspondaient à mon projet.
Pendant des jours j’ai collecté toutes les images qui m’attiraient. Sans trop réfléchir et sans me censurer.
Ensuite j’ai passé en revue toutes ces images pour voir si un style de personnage semble revenir ou si un personnage unique m’attire plus qu’un autre.
Petit à petit, un style de personnage m’a particulièrement attiré et différents traits se sont rajoutés.
Ils seront petits, trapus, caricaturaux, aux membres démesurés, aux yeux globuleux, prognathes et à moitié édentés.
C’est un peu inquiétant dis comme ça, mais une fois couchés sur le papier, mes petits personnages ont véritablement commencé à prendre vie dans ma tête.
J’ai rempli des pages de dessins jusqu’à trouver les proportions idéales des bras, des jambes, de la tête, des yeux et des oreilles.
A partir du modèle de base, j’ai dessiné plusieurs versions différentes, avec des chevelures et des vêtements différents pour créer ainsi les membres de la tribu des Cavemen.
J’ai décidé ensuite que mes personnages mesureraient 11 cm. Cette échelle de 1/16 me permettrait de construire un décor suffisant pour mon projet sans devoir consacrer toute une pièce pendant 1 an.
Quatrième étape : le dessin technique du corps.
Ce dessin m’a servi de référence pour le modelage du modèle et pour la construction de l’armature.
Je l’ai dessiné dans une position en T. Cette posture sera utilisée pour le modelage et le moulage.
Extrêmement important à faire avec précision, ce dessin m’a aidé à modeler mon modèle dans la bonne dimension et les bonnes proportions.
Il m’a permis de construire l’armature à la bonne taille, de déterminer la longueur des segments des membres et de calculer la bonne longueur du fil d’alu pour l’articulation du cou.
J’ai tellement utilisé ce dessin qu’on dirait qu’il a fait la guerre.
Il m’a servi de support pour à peu près toutes les étapes suivantes et j’ai posé dessus tout plein de matériel et de substances : outils, fils d’alu, pâte à modeler, résine, colle, etc.
Un conseil donc, il vaut mieux prendre un papier un peu épais pour qu’il supporte tous ces mauvais traitements.
Cinquième étape : le modelage du modèle.
J’ai d’abord modelé rapidement un premier prototype avec de la Plastiline, une pâte à modeler souple et réutilisable pour visualiser l’aspect général et aussi pour me rassurer sur le choix esthétique de mon personnage.
Deux billes pour les yeux donnent tout de suite une bonne idée de l’apparence finale du personnage.
Pour le modelage définitif, j’ai utilisé de l’argile Chavant qui est une argile de très bonne qualité. Sa dureté et sa texture est idéale pour que le modèle supporte les contraintes qu’il subira à l’étape de la création du moule.
Cette argile nécessite d’être réchauffée un minimum avant de l’utiliser. J’ai utilisé un sèche-cheveux pour gagner du temps.
Pour avoir un bon maintien général et pour éviter que les bras ne se détachent du corps, j’ai confectionné une armature grossière mais en respectant les dimensions du dessin technique.
J’ai passé plusieurs jours à peaufiner le modèle.
J’ai retravaillé le volume et la taille du corps, la longueur et l’épaisseur des bras et des jambes, la taille des pieds et des mains.
Je voulais que l’ensemble de tous ces membres disproportionnés soit bien proportionné. Je voulais voir apparaître une cohérence globale.
J’ai laissé une longueur de cou suffisante pour qu’il s’emboite parfaitement avec la tête que j’ai modelé à part dans la même argile en deux parties.
J’ai laissé deux grandes cavités orbitaires pour qu’elles puissent recevoir des billes des 12 mm et j’ai modelé la mâchoire inférieure séparément puisque je comptais l’articuler avec le crâne à l’aide de fil d’aluminium.
J’ai testé plusieurs tailles jusqu’à trouver la bonne longueur pour obtenir une mâchoire prognathe équilibrée.
Sixième étape : fabrication du gabarit du moule.
J’ai opté pour un moule dur en plâtre pour une simple question de prix. Le moulage au silicone coûte nettement plus cher que le moulage au plâtre pour des résultats identiques. Un moule en plâtre peut casser. Pas en silicone. Et un moule en silicone facilite largement le démoulage alors qu’un moule en plâtre requiert pas mal de patience et de délicatesse, comme je vous l’expliquerai plus tard.
J’ai d’abord dessiné les contours du moule autour du modèle pour limiter au maximum le volume de plâtre à couler, tout en conservant au minimum 3 cm d’épaisseur.
J’ai utilisé du carton mousse de 5 mm pour construire le gabarit. Pour la hauteur, j’ai additionné l’épaisseur maximale du modèle plus 3 cm d’épaisseur de plâtre par-dessus : 4 cm + 3 cm au-dessus = 7 cm.
J’ai compris plus tard que j’aurai mieux fait d’ajouter aussi 3 cm en dessous du modèle. Ça m’aurait évité une étape supplémentaire. J’expliquerai ça plus en détail plus tard.
J’ai ensuite découpé chaque partie du moule et je les ai maintenues en semble avec du papier collant et de la colle chaude.
J’en ai appliqué le long de chaque jointure pour éviter que le plâtre ne s’écoule en dehors.
Septième étape : préparation du lit d’argile.
J’ai couché mon modèle le plus au milieu possible et j’ai commencé à appliquer de la Plastiline tout autour. Petits bouts par petit bouts.
J’ai appliqué et lissé la Plastiline juste au milieu de chaque partie du corps du modèle en essayant d’être parfaitement perpendiculaire.
Ce processus est assez long et minutieux mais cette étape doit absolument être exécutée avec beaucoup de minutie. Vous comprendrez pourquoi plus loin.
Toute la surface du lit doit être bien lissée et symétrique de préférence. Autant faire quelque chose de propre et net.
Ensuite, il faut creuser des mortaises un peu partout.
Ces mortaises serviront à bien ajuster parfaitement les deux demi-moule ensemble et les empêcher de glisser au moment du coulage et du séchage.
J’ai utilisé un outil de modelage en forme de grosse boule métallique pour creuser facilement des demi-sphères tout autour du modèle.
Huitième étape : coulage du premier demi-moule en plâtre.
Les cure-dents que l’on voit sur la photo étaient censés, une fois enlevés, permettre à l’excédent de silicone de s’écouler lors de l’étape 12. En fait ça n’a pas été utile. J’aurais pu éviter de les mettre.
D’abord et avant tout, j’ai étalé une couche de vaseline sur toute les surfaces qui seront recouvertes par le plâtre : le lit en Plastiline, le modèle et les parois.
Lorsqu’il aura bien séché, cette vaseline permettra de le séparer plus facilement du reste. L’objectif est surtout de préserver au maximum le modelage.
J’ai utilisé de l’Ultracal qui est un plâtre de très grande qualité. Il devient extrêmement dur et résistant et sa finesse permet de reproduire tous les détails du modèle. De plus, il ne crée pas de bulles qui sont toujours un gros problème pour la création de moules.
J’ai rempli le gabarit progressivement. J’ai fait mes mélanges eau + Ultracal dans un récipient en alu et j’ai versé lentement dans les zones les plus profondes de façon à faire couler un fin filet pour éviter l’emprisonnement de bulle d’air et pour surveiller l’arrivée de grumeaux éventuels.
Arrivé à raz-bord, j’ai laissé sécher toute une nuit.
Neuvième étape : démoulage du premier demi-moule.
C’est à cette étape que j’ai compris mon erreur à l’étape 6.
Après avoir vérifié que le plâtre était bien sec, j’ai retourné le moule pour dégager le lit en Plastiline et réparer les petits dégâts subis par le personnage.
A nouveau, il faut s’appliquer afin de récupérer parfaitement tous les détails du modèle du départ sinon chaque personnage qui sortira du moule présentera les défauts.
Après quoi, il ne me restait plus qu’à couler le deuxième demi-moule.
Mais comme je n’avais pas prévu les 3 cm d’espace en-dessous, le dos du personnage arrivait évidemment à fleur des bords du gabarit.
Il m’était donc impossible de couler le plâtre directement sans modifier le gabarit. Dommage mais pas grave du tout.
Avec le stopmotion, il faut constamment s’adapter, modifier, réparer et trouver des solutions. C’est vraiment de l’artisanat et c’est aussi ça qui me plait.
J’ai donc rehaussé la hauteur des murs de 3 cm puis j’ai coulé la deuxième moitié du demi-moule.
Et là, je me suis rendu compte que j’avais fait une deuxième erreur. Beaucoup plus grave celle-là.
J’avais oublié de badigeonner de vaseline tout l’intérieur avant de couler l’Ultracal.
Et ça, c’est une catastrophe parce qu’en séchant, les deux parties se scelleront ensemble en emprisonnant le modelage définitivement. Il sera totalement impossible de les séparer sans tout détruire. Je serais obligé de remodeler à nouveau mon personnage et recommencer tout le moulage.
Sachant que l’Ultracal prend en 2 heures, j’ai immédiatement renversé le plâtre dans une poubelle et j’ai lavé à grande eau l’intérieur du gabarit. Je l’ai nettoyé à la brosse et je l’ai laissé sécher complètement. Ouf le pire a été évité !
J’ai attendu que tout ait bien séché puis j’ai appliqué la vaseline au pinceau.
Après quoi, j’ai enfin pu couler l’Ultracal !
Jusqu’à ras bord, pour bien avoir mes 3 cm d’épaisseur et j’ai laissé sécher toute une nuit.
Ouf ! Ça, c’est fait !
Dixième étape : démoulage du modèle.
Opération délicate. Il ne faut surtout pas casser le moule !
J’ai prié la déesse Vaseline pour sa grande clémence.
Et elle m’a écouté. Mais ça n’a pas été sans peine.
J’ai quand même dû utiliser un marteau et un grand tournevis plat comme levier à différents endroits pour parvenir à ouvrir cette énorme huitre en plâtre et libérer le modèle en argile.
Quand le moule a été enfin ouvert, j’ai ôté le moulage morceau par morceau et j’ai nettoyé méticuleusement l’intérieur pour qu’il soit fin prêt pour la conception de mes 4 petits Cavemen en silicone.
La version finale du moule présentera 3 ouvertures en forme de cône au niveau du dos. Une grande et deux petites.
J’ai réalisé ces trous après avoir eu des résultats médiocres lors des 3 premiers coulages de silicone. J’ai testé différentes solutions et c’est celle-qui qui a donné le meilleur résultat.
J’en parlerai un peu plus loin.
Onzième étape : fabrication de l’armature.
Retour sur mon dessin technique.
Pour pouvoir fixer les pieds de mes personnages par en-dessous du plan de travail avec des tiges filetées de 3mm de diamètre, j’ai scellé des boulons M3 avec du fil d’alu de 3mm à l’aide d’Apoxie Sculpt qui devient presque aussi dur que de la pierre.
J’ai utilisé ce fil d’alu pour les jambes, le tronc et le cou.
Les pieds et les jambes doivent supporter plus de poids que les bras. C’est pourquoi un fil plus épais est nécessaire.
Pour les bras, j’ai utilisé du fil d’alu de 2mm. Et pour rigidifier les segments bras et avant-bras, j’ai glissé et collé de fins tubes en laiton.
Au niveau des mains, j’ai utilisé du fil de 1 mm et j’ai solidarisé ces deux fils ensemble avec de l’Apoxie Sculpt au niveau des paumes.
La plupart des puppets sont construites avec les mains et les pieds séparés, ce qui permet de remplacer plus facilement un membre ou l’autre en cas de casse.
L’inconvénient est que les jonctions sont souvent visibles.
Comme je savais que je ne pourrais pas les dissimuler avec l’habillage, j’ai pris le risque de couler mes personnages d’un seul bloc parce que je ne voulais avoir aucune jonction visible au niveau des poignets, des chevilles ou des épaules.
Si un élément devait casser, je serais donc obligé de recréer un personnage en entier.
Pour le système de fixation du rig au niveau du bassin, toujours avec de l’Apoxie Sculpt, j’ai solidarisé un tube en laiton carré de 4 mm avec les fils d’alu des jambes et du tronc.
J’ai vérifié que le tube soit perpendiculaire à l’axe du corps et qu’il arrive bien au bord arrière du bassin de mon personnage.
Il fallait que tout s’adapte aux dimensions du moule tout en laissant une épaisseur pour le silicone.
J’ai donc dû passer pas mal de temps à ajuster la forme des fils d’alu et à meuler l’excédent de matière d’Apoxie Sculpt au niveau des pieds, du bassin et des mains.
Et tout ça, quatre fois pour obtenir 4 armatures identiques prêtes à l’emploi.
Douzième étape : coulée du silicone.
Le Dragon Skin est un silicone dont la densité est parfaite pour l’animation en stopmotion : ni trop dur ni trop mou.
Pour définir la quantité de silicone à préparer, j’ai rempli un demi moule d’eau à ras bord. J’ai renversé l’eau dans un petit récipient gradué et j’ai doublé la quantité indiquée.
Comme pour tous les silicone, j’ai mélangé les parts A et B dans un gobelet en plastique gradué et j’ai ajouté quelques gouttes de teinture liquide pour colorer le silicone dans la masse.
Le silicone est très compliqué à peindre quand il est sec. Il vaut mieux travailler avec des pigments ou une teinture liquide spéciale.
Je voulais que mes personnages aient 4 couleurs de peau différentes.
J’ai donc travaillé la coloration avec une teinte couleur peau, du noir et du blanc.
Après avoir bien mélangé, j’ai d’abord essayé cette première technique :
J’ai d’abord étalé une première couche (de beauté) sur toute la surface des deux demi-moules moule.
J’ai positionné l’armature dedans en l’ajustant pour qu’elle se positionne partout correctement.
J’ai refermé le moule pour couler le silicone par le trou que j’avais creusé à l’arrière.
Malheureusement, cette technique n’a pas donné de très bons résultats.
La couche de beauté s’avère être fragile et le corps finit par peler comme après un bon coup de soleil. De plus le coulage dans le trou ne permet pas de remplir tout l’espace et de grands espaces vides se forment.
J’ai testé deux autres techniques différentes, mais c’est la dernière qui a donné les meilleurs résultats
J’ai d’abord renversé du silicone presque durci dans les deux demi-moules. J’ai placé l’armature dans un des deux demi-moule avant de refermer rapidement le tout comme un gros sandwich.
J’ai utilisé deux serre-joints pour maintenir une forte pression sur les deux parties et j’ai renversé très lentement le reste du silicone par la grande ouverture conique à l’arrière du moule. Les deux plus petits trous à côté permettent à l’air de s’évacuer.
Après ça, il n’y avait plus qu’à attendre toute une nuit pour ça sèche parfaitement.
Treizième étape : démoulage du personnage en silicone.
Enfin ! J’ai presque vécu cette étape de libération comme l’arrivée au monde d’un nouveau-né.
J’étais un peu fébrile je dois l’avouer.
A nouveau, à l’aide du marteau et du tournevis plat, j’ai ouvert le moule et le corps de ma première puppet est apparu.
On aurait dit une chauve-souris.
Le silicone qui déborde forme toujours de fines franges tout autour du personnage.
Pour les ôter, j’ai d’abord utilisé des ciseaux fins mais ils ne permettent pas de couper suffisamment près du corps pour avoir un résultat acceptable.
J’ai essayé d’utiliser une petite ponceuse avec différent type de têtes mais le silicone est une matière particulièrement résistante.
Même l’utilisation d’un fer à souder a été sans résultat. Le silicone ne fond pas. Du tout.
J’ai fini par utiliser une fine pince d’électricien qui m’a permis de découper au plus près toutes ces franges, même dans les endroits les plus délicats comme les doigts et les orteils.
Bien entendu, il y avait quelques petits endroits où il manquait du silicone.
J’ai donc remélangé un peu de silicone avec la même teinture pour combler et réparer tous ces défauts.
Quatorzième étape : confection des vêtements.
Comme tout bon couturier en herbe, j’ai d’abord dessiné des modèles puis j’ai créé des patrons.
Ensuite j’ai découpé dans des morceaux de feutrines de couleur différentes chaque vêtement.
J’ai déposé et ajusté le tissu sur le corps de mon personnage avec des mini pinces à linge.
Ensuite j’ai ôté le vêtement et je l’ai retourné pour coudre la première couture.
Après quoi j’ai retourné le vêtement dans le bon sens et je l’ai remis sur ma puppet pour coudre l’autre couture directement dessus.
C’est un peu plus délicat mais je voulais que le vêtement soit le plus possible ajusté au corps.
J’ai ensuite coupé le bas de la tunique pour qu’elle soit bien équilibrée.
Et enfin, pour que le vêtement reste bien en place lors de l’animation, j’ai cousu le feutre avec le silicone à différents endroits.
Il n’y a rien de pire que de voir les vêtements bouger sans cesse sur l’animation. Ça peut gâcher tout le film.
Et voilà !!
Mes personnages étaient prêts à tourner.
Pour la fabrication des têtes, j’ai utilisé un processus un peu différent que je décris dans un autre article.
Ce processus de fabrication de corps de marionnette pour l’animation stopmotion est un processus moyennement économique au vu du prix du silicone mais il permet d’obtenir un bon résultat final.
J’ai choisi ce processus et ces matières en fonction du rendu final que je voulais obtenir pour des personnages à moitié habillés.
Si j’avais voulu obtenir des personnages complètement habillés, j’aurais certainement choisi un autre processus et d’autres matières.
Chaque cas étant unique, il convient donc de bien réfléchir en amont au rendu final que l’on désir obtenir car c’est lui et le coût global aussi qui vont déterminer quel processus et quelles matières seront choisis.
Merci d’avoir eu la patience de lire cet article jusqu’au bout et n’hésitez pas à me laisser un commentaire ci-dessous pour toute questio ou partage à propose de la fabrication de marionnet pour l’animation en stopmotion.
A bientôt !